jeudi 9 juillet 2009

La misanthropie de la vieillesse ...

... est moins une haine qu'une indigestion des autres.
[Jean-Paul Richter]

Voilà un texte écrit il y a un an. L'été, à la montagne. Un moment de ras le bol je crois, un déversoir à trop plein. Je l'ai relu et suis toujours assez d'accord avec ce qui est dit, aussi paradoxal que cela puise paraître. Alors je vous le livre tel quel.
En cliquant sur le titre vous aurez un excellent accompagnement musical





Je crois bien que finalement, tout bien pesé et pensé … et à tout y réfléchir,
Je n’aime pas les gens (et par ce terme générique, je généralise honteusement et englobe la population mondiale, terrestre, extra-terrestre et bipède).

Cette faculté qu’a l’humain à s’occuper du moindre défaut de son voisin, sans se soucier de ses qualités. À jalouser la réussite, envier le bonheur.

Et toute l’ingéniosité qu’il a à détruire l’autre, c’est une chose qui m’épate, me sidère, me … troue le cul.

Si ce n’était que la guerre entre deux peuples crétins qui veulent le champ de l’autre (que l’on sait plus vert) et qui estiment avoir raison sur l’autre (car évidemment, il n’y a qu’un seul dieu et c’est le mien).
Mais non !
Non content de faire ça en groupe et mondialement, l’humain aime à se déchirer chez lui.
Avec son voisin (« Ce gros connard qui ne vit pas comme moi, ne dort pas comme moi, ne mange pas comme moi (car évidemment, il n’y a qu’une seule bonne façon de vivre et c’est la mienne),
Avec ses enfants, ces sales gosses mal élevés (appréciez je vous prie le paradoxe et délectez vous en à chaque fois que vous le direz à votre progéniture, ou que vos parents vous le diront.
Parce qu’évidemment il n’y a qu’une bonne façon d’élever les enfants, c’est la mienne.
Mais bizarrement, j’ai du mal à l’appliquer sur les miens … Pourtant un mioche ça se dresse, ça obéit et ça fait tout comme je veux non ?

Et le meilleur au top 50 de la barbarie :
avec l’amour de sa vie, qui un jour n’est évidemment plus l’amour de sa vie (effet bâtiment Paillon : ce qui est construit à la va-vite brûle très très vite à la moindre flammèche, ça vous apprendra à vous enflammer pour le premier venu !).
Alors là, quel ingéniosité à se cracher dessus !
Il y a eu de l’amour, voire de la passion et on se fait du mal en se quittant, vous me direz, c’est bien assez !
Et bien non !! Pour être sûr de tout gâcher définitivement et de détruire l’autre (car évidemment, il n’y a qu’une seule façon d’aimer et c’est la mienne) on se fait les pires saloperies !
Et parfois, pour ne pas être en reste, on répond sur le même ton aux crasses de l’autre.
Quel bel esprit…
Evidemment les autres humains des environs, famille et amis en profite pour se jeter sur l’aubaine et attiser les flammes de la haine de chaque côté, parce que c’est tellement bon de participer au lynchage !
Rétablissez le Ku Klux klan et la lapidation publique par pitié, ça nous ferait tellement de bien.

Et au milieu : les enfants, tour à tour pierre à lyncher, lynché, arbitre, putching ball.
Les seuls enfants de l’histoire, les seuls à avoir le droit de se comporter comme des enfants.
Et autour d’eux, ces enfants voient les adultes sensés être leur bouée de sauvetage qui les lâchent et se comportent comme des gamins … mal élevés.
Ils ont besoin de gens solides, qui les aident. Ils ne voient que des gens haineux, ou dépressifs, voire les deux. Qui leur explique combien leur père/mère est un connard/une salope.
Quel bel exemple.
J’estime que chaque insulte faite à un de ses parents, c’est un coup de couteau machette / hache /à l’enfant (vous avez le choix de l'arme, je suis généreuse).
Je ne me permets pas de faire ça à un enfant. Et je refuse de me le permettre un jour.
(Mais moi aussi, je suis bête, je pourrais me lâcher un peu et participer au lynchage au lieu de me retenir, laisser aller le primate qui est en moi, retrouver un peu du Néandertal, au lieu de ça, je résiste à mes instincts animaux, je prend sur moi. Je suis con des fois j’vous jure !!!).

Quand je pense qu’à chaque récréation je passe mon temps à répondre aux enfants qui me demande d’arbitrer des disputes stériles à « c’est celui qui dit qui est pas beau nananèreuh » :
« Le plus intelligent c’est celui qui arrête en premier. »
Je sais que pour eux c’est un monde, et que se « faire traiter » c’est une affaire très sérieuse à laquelle il faut absolument répliquer.
Mais je sais aussi que pour eux il est facile aussi de passer sur des choses. Ils vont de l’avant, et n’ont jamais honte de s’excuser ou de « retirer ce qu’ils ont dit ».
Et j’ai longtemps cru que devenir adulte c’était ça : ne pas avoir honte d’avouer sa défaite, ou son tort, oser s’excuser, accepter les excuses. Avancer dans la vie et accepter l’autre.

Donc soit ma vision de l’adulte est fausse, soit ceux qui se disent adultes ne le sont pas (ou se perdent parfois, allez savoir).
Soit le monde est plein d’adultes crétins congénitaux qui préfèrent détruire le jouet de leur copain plutôt que d’être heureux pour lui.

Et pas de cas isolé, non … Il y en a plein les rues d’adultes comme ça.
Et si un jour je fais mine d’en être un, vous qui me lisez, je vous en conjure, tuez moi
Plutôt mourir assommée par un morceau de la station Mir que laisser la haine me consumer et la connerie m’étouffer.

Je me console en constatant au fur et à mesure des années, que ceux qui sèment de mauvaises graines, récoltent de mauvaises herbes.
Que ceux qui traitent mal les autres, se retrouvent seuls.
(condition suffisante mais heureusement pas nécessaire).

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