mercredi 1 juillet 2009

Fin d'année

Je suis de celles et ceux pour qui l'année ne finit pas le 31 décembre mais le 1, 2 ou 3 juillet.

J'aime les classes presque vides de leurs élèves. En petit comité on travaille mieux. Je pense que certains de mes élèves ont plus appris ces derniers 2 jours que durant toute l'année. Juste du fait que j'ai le temps d'être seule avec un. Un tête à tête de 5 minutes pour expliquer une chose mal comprise et prendre le temps de faire un dessin, une manipulation, c'est juste ... magique ...

Je n'aime pas que les parents prennent l'école pour une garderie et se disent : " Les derniers jours vous ne travaillez plus, pas la peine d'y aller."
Les derniers jours je travaille. Jusqu'au bout.
Et ça me laisse me dire aussi qu'avec des jeux ils apprennent beaucoup plus vite.
Mine de rien, j'expérimente le 2 juillet des choses que je mettrai en place l'an prochain.
Leur tête est en vacances, mais leur cœur est toujours à l'école. Il y a quelque chose de magique.

J'aime les cadeaux, les petites attentions des élèves et de certains parents (ceux qui ont compris qu'on travaille pour leurs enfants et pas pour avoir 3 mois de vacances).
J'aime ces petits cadeaux faits main (quitte à risquer kitch ou l'étrange) parce que le temps passé à le faire est un temps qu'on m'a accordé.
J'aime aussi les simples "Merci de ce que vous avez fait pour mon enfant cette année.".
ça peut sembler évident et pourtant ... le dire est le plus beau des cadeaux. Parce que vrai, parce que trop rare.

Je n'aime pas ceux qui partent sans dire au revoir comme si nous n'existions pas.
La semaine nous voyons certains enfants plus souvent que leurs propres parents. Trop souvent nous leur parlons plus que leur propre famille.
Et de les voir partir comme si de rien n'était, ça en dit long sur la considération que nous portent leurs parents.

à force de travail sur moi-même (et sans l'aide d'un spécialiste) j'ai réussi à me concentrer sur le verre à moitié plein et non sur celui à moitié vide.

Alors je garde les bonnes choses au-dessus des autres.
Et sur le haut de la pile, cette lettre donnée l'an dernier par une maman d'élève.
Lui ayant souvent parlé, je savais combien ces mots étaient sincères et gratuits.
Cette année, lorsque j'ai eu des coups de mous, j'ai relu cette lettre. Quelques petits mots qui m'ont remis à ma place et rappelé pourquoi je suis là. J'ai toujours la tremblote lorsque j'y reviens.
Dans mon métier, il m'est arrivé de pleurer par dégoût, colère, frustration face à la débilité de certains (parents, collègues, inspecteurs ...). Là j'ai pleuré aussi, mais de bonheur, de joie, de ... tout ce qui fait que je fais le plus beau métier du monde.

4 commentaires:

FloredeTrouland a dit…

C'est chouette de te lire ainsi MaTiny
Flo
ps : tiens, toi qui es maîtresse, tu peux me dire ce que veut dire "proure" ? Nan, parce que c'est le crypto que ton blog propose pour mon commentaire, faudrait voir à être un minimum précis vis-à-vis du vocabulaire... ;)))
Flo

Chris a dit…

"La proure d'un navire" :
opposée de la proue, qui se prend tout par l'arrière, peu ou proure ...

^_^

(merci à Maître Cappelloteletti pour son aide vocabulérienne).

Je vous propose à présent :
nelumbra

FloredeTrouland a dit…

C'est proure rigoler que tu dis ça ou proure de vrai ??

lol !

Chris a dit…

Flore, je peux te le prourer quand tu veux.

En tout les cas, c'est beaucoup plus vrai que son contraire ...